Otavalo, l’Equateur A.U.T.H.E.N.T.I.Q.U.E
Après un passage de la frontière Colombie – Equateur, ce qui n’est jamais une partie de plaisir, nous voici arrivés dans la région d’Otavalo.
Ce village entouré de montagnes nous donne une claque dès notre arrivée :
Le bus depuis Tulcan (4h de trajet) nous dépose au bord de la Panaméricaine et nous décidons de marcher, chargés comme des mules, jusqu’à notre hôtel.
Nous nous apercevons très vite, qu’ils ne parlent pas espagnol mais un dialecte propre à la région : le Kichwa. D’ailleurs nous vous recommandons cet hôtel tenu par une famille ( » 100% puro indigeno » comme ils se décrivent) : Le Runa Pacha, 16$ la chambre privée, sdb avec eau bien chaude !
Nous arrivons un samedi après-midi, soit le jour du marché principal sur la place des ponchos.
Le samedi matin c’est le marché des animaux, nous y avons échappé et ce n’est pas pour me déplaire !
Toutes les femmes sont vêtues d’habits traditionnels et il faut avouer qu’elles sont magnifiques : elles portent toutes une robe noire ou bleue marine serrée par une ceinture tissée, un haut blanc brodé et un collier doré à plusieurs rangs.
Les hommes, quant à eux, portent des chemises et ont pratiquement tous des longs cheveux noirs tressés.
Nous nous rendons sur la place des ponchos et faisons un petit tour du marché et sommes vite ébahis par tous ces tissus, couleurs et motifs. Tous les vendeurs avancent le fait que tout est tissé à la main … Nous sommes perplexes !
En effet tous les articles de tous les stands sont identiques et pas un fil ne dépasse. Nous allons enquêter.
Le lendemain, nous avons passé une journée à la lagune de Cuicocha (signifie lac du cochon d’Inde en Kichwa). Cette lagune s’est formée il y a 3 100 ans lors d’une eruption du volcan Cotacachi.
Pour info : L’entrée, comme tous les parcs nationaux en Equateur est gratuite, et la marche dure 4 heures pour en faire le tour.
Le jour suivant, nous nous rendions à Peguche, petit village connu exclusivement pour sa cascade sacrée. Nous avions entendu parlé du fait qu’il était possible de rencontrer des tisseurs et des fabricants d’instruments de musique autours de la place de l’Eglise.
En effet, lorsque le bus nous dépose dans la ville on voit une grande enseigne annonce « Artesania El gran Condor » mais nous traçons notre chemin : nous voulons de l’AUTHENTIQUE et surtout pas un endroit où les touristes sont acheminés par bus.
Du coup, nous toquons aux portes et qu’elle bonne idée nous avons eu ! :
A gauche de l’église, une petite supérette sans prétention : Taita Piqui.
La jeune femme nous répond : « Oui entrez, mon père est tisseur ! »
Nous sommes accueillis par Segundo José Gramal, son épouse et leur bébé chien Pékinois.
Ils nous accueillent en nous montrant leur machine à tisser à pédales : Plaids, couvertures, nappes …
Nous sommes bouche bée en le regardant faire. Il nous montrera également comment il fait des ceintures en tissant uniquement à la main. Tout le design est fait de tête et les couleurs sont magnifiques. Je m’en achèterai d’ailleurs une que j’utiliserai comme anse de sac, ceinture, ou fin bandeau pour les cheveux : En plus d’être magnifique, c’est multi-option.
Sa femme, Maria, nous expliquera comment elle fait son propre fil : Avec un gros morceaux de poils de lamas / alpagas, elle brosse les poils afin de les affiner et d’enlever la poussière puis elle les passe dans une grande roue qui transforme les poils en fils: Tout un art !
Avant de les quitter, Segundo nous expliquera, que dans sa jeunesse, il était chanteur et à monter une troupe de musiciens: Il s’est même rendu à Paris et Londres pour se représenter.
Il nous fera une démonstration de musique traditionnelle Kichwa à la guitare puis à la flute locale (El rondador). Les paroles de ses chants sont pour la montagne sacrée, et la nature qui l’entoure.
Nous avons passé une très belle matinée en leur compagnie et gardons de merveilleux souvenirs.
Crédit photo Donovan Shamah
Article initialement publié sur Travelbudds.